Victime d'une procrastination exemplaire, cet article n'avait pas vocation à paraître tout de suite. La disparition du pape François en ce 21 avril 2025 a été un électrochoc. Certes, il était de notoriété publique que la santé papale était mauvaise depuis plusieurs années. Néanmoins, malgré un corps affaibli, le pape François continuait de transpirer l'espérance et la simplicité. Au milieu d’un monde de forteresses sombrant peu à peu dans une fange nationaliste, François incarnait le pardon, le dialogue, le courage et l’écoute. Quelle meilleur date pour mourir que le lendemain des fêtes pascales ?! Cet article, publié comme un dernier hommage, a été rédigé de son vivant. Je ne souhaite pas le passer à l'imparfait : le message que portait le pape n'est pas mort avec lui.
Alors étudiant en deuxième année, l'une de nos professeures nous confia un jour la réalisation d'un devoir original : celui d'écrire une utopie. Après quelques premières tentatives où je sombrai dans un lyrisme navrant, je découvris à mes dépens que l’utopie, loin d’être un simple exercice d’imagination débridée, obéissait à des règles précises. On peut certes inventer n’importe quel futur, mais ces futurs, eux, ne s’inventent pas n’importe comment. C'est dans l'apprentissage de cet art, pour lequel je suis encore un parfait novice soyons honnêtes, que je découvris Cent ans après ou l'an 2000. Ce livre résonna alors en moi bien au-delà du simple cadre académique.
L'Homme n'a jamais été aussi proche de poser le pied sur Mars. C'est du moins ce qu'affirme le messianique Elon Musk, du haut de son empire financier. Comme si la conquête lunaire, pourtant encore récente, ne suffisait plus à notre ambition. Que dire alors de la conquête de la Terre elle-même ? Je n'aurai pas l'ambition de répondre à cette question. Restons donc humblement chauvins et contentons-nous de nous interroger sur l'identité du premier Français, ou du moins du premier Homme, à avoir fouler ce qui deviendra, à travers les âges, la terre de France.
Un nez crochu trônant au centre d’un visage cireux, une silhouette voûtée et tordue sur elle-même, d’où jaillit un regard perçant, empreint de malignité. Tel apparaît Louis XI (1461-1483), roi de France, scrutant d’un œil impitoyable une minuscule cage de fer où dépérit un cardinal, justement châtié pour avoir osé s’opposer à la royale volonté. Avec les grandes figures de l’Histoire, l’imagerie populaire est parfois tendre, parfois dure mais jamais juste. Louis XI a fait les frais d’une Histoire écrite par ses ennemis, les impitoyables chroniqueurs bourguignons. Qui est le pire : le dessinateur ou le dessiné ?
« Réserve naturelle pour la paix et la science » comme le consacre le Protocole de Madrid, l’Antarctique a été éloigné des appétits étatiques par l’action conjointe des scientifiques et de l’environnement. Comme l’écrivait Éric Cannobio en 2007 : « l’Antarctique a opposé sa géographie répulsive à l’ambition des nations. » (1)
En 1996 naît une troupe de comédiens baptisée The Royal Imperial Green Rabbit Company. Portée par le succès de leur spectacle Robin des Bois, d'à peu près Alexandre Dumas , mis en scène par Pierre-François Martin-Laval, elle adopte alors un nom plus évocateur : Les Robins des Bois .
Guy Béart (1930-2015) est un chanteur français dont on ne se souvient pas. Et pourtant ! la richesse de son œuvre aura augmenté comme peu d'autres le patrimoine musical par de nombreuses merveilles.
Par un matin d'été de l'année 20.., je flânais nonchalamment dans un quartier tranquille du XVe arrondissement de Paris, lorsque soudain je m'étonnai, ayant levé les yeux, de voir que nous marchions rue Paul Delmet. Je le fis alors incontinent observer aux amis qui m'accompagnaient.
« La musique est une révélation plus haute que toute sagesse et que toute philosophie », disait Beethoven. Je suis personnellement de ceux qui espèrent qu'il avait raison, car dans une société où l'intelligence se mesurerait aux seules statistiques d'écoute Spotify, je deviendrais probablement une sorte d'oracle.
Ayant envahi la France depuis le début des années 2000, les AGC (automotrices grandes capacité) sont aujourd'hui les leaders des lignes ferroviaires françaises. Dessertes périurbaines, lignes régionales, Transilien, les AGC sont partout, ils savent tout faire. traction diesel ou électrique, capable de rouler sous 1500 V ou 25 000 V, modulables, les qualités des AGC leur laissent espérer un avenir prospère alors que l’arrivée récente des Régiolis menace plus d’une classe de train.
Dans Le Savant et le Politique , Max Weber dissèque les rôles du savant, qui doit rester un parangon de neutralité, et du politique, qui, lui, gère l'État avec une bonne dose de violence légitime. Entre science désenchantée et politique de pouvoir, Weber nous rappelle que si le savant ne doit pas se laisser emporter par ses passions, le politique, lui, devra gérer son ego et la vanité sans se laisser écraser – une mission bien plus compliquée qu’elle n’y paraît !
Anne Andlauer propose une analyse nuancée de la Turquie sous la présidence d’Erdoğan, en montrant que ce pays ne se résume pas à son dirigeant, malgré sa volonté de concentration du pouvoir et son ambition de restaurer une Turquie forte et souveraine. À travers une enquête rigoureuse, elle met en lumière les tensions entre un régime de plus en plus autoritaire et une société turque en quête de libertés, tout en soulignant les limites et contradictions du projet politique d’Erdoğan sur la scène nationale et internationale.
Tout en s’affranchissant de l’emprise soviétique, Tito a su maintenir l’unité fragile de la Yougoslavie en conciliant des peuples aux identités disparates sous la bannière de son socialisme autogestionnaire. Mais une fois le maréchal disparu, l’édifice qu’il avait patiemment construit s’est effondré, prouvant qu’en politique, certains miracles ne tiennent qu’à la poigne d’un seul homme.
Edouard Bernays, figure emblématique de la propagande moderne, développe dans Propaganda (1928) l’idée que la démocratie repose non sur la souveraineté du peuple, mais sur l’art subtil de l’influence exercée par une élite éclairée. En exploitant les ressorts psychologiques des foules et en façonnant habilement leurs désirs, il démontre que la domination la plus efficace n’est pas celle qui s’impose par la force, mais celle qui s’insinue dans les esprits sous les atours de la liberté. En d'autres termes : le pouvoir véritable est celui qui se dissimule, qui s’ancre dans les esprits au point que chacun en épouse les règles, les croyant siennes. Edouard Bernays (1891-1995), publicitaire et conseiller en relations publiques américain, est considéré comme le père de la propagande politique et industrielle moderne. Une paternité qui lui vaudra l'humble et cynique surnom de « Machiavel du XXe siècle ». C'est dans son livre publié en 1928 Propaganda qu'il expose tout so...