Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles associés au libellé Histoire & sociétés

Sarkozy et Kadhafi : la « realpolitik » en démocratie

Outre sa volonté affichée de rompre avec l’héritage de la droite chiraquienne et de réaffirmer la primauté de l’ordre et de l’identité nationale, Nicolas Sarkozy, dans son discours d’investiture, affirme avec solennité : « Je ferai de la défense des droits de l’homme et de la lutte contre le réchauffement climatique les priorités de l’action diplomatique de la France dans le monde. La tâche sera difficile et elle devra s’inscrire dans la durée. » [1]

La naissance d’un totem : Simon Kuznets et l’invention du PIB

« Sans croissance, point de salut ! » disent les gouvernements européens à tout va, assimilant la croissance économique au progrès humain et social. Derrière cette course effrénée, un seul et même concept construit de toute pièce par les macroéconomistes et désormais érigé en totem : le PIB (Produit Intérieur Brut) . 

Le formulaire CERFA : du génie français à la torture gauloise

Dans un ouvrage publié en février 2025 et intitulé « Grandeur de l'esprit français », l'écrivain Jean-Michel Delacomptée s'interroge sur les éléments constitutifs du génie français, à travers les portraits des plus grands esprits scientifiques et artistiques de l'époque moderne, en y étudiant les continuités et les ruptures.

La France nouvelle (1868) — Le gaullisme au XIXe siècle ?

S’il est bien une chose que l’on ne saurait contester au XIXe siècle français, c’est qu’il fut copieusement rempli. Politiquement, artistiquement, il y en a pour tous les goûts. Tandis que la grande Révolution y résonne toujours et que ses échos s’appellent droit de vote, parlementarisme et libéralisme, une autre révolution, industrielle celle-là, apporte le chemin de fer et les barricades.

[2/10] — La France du Directoire : Mulhouse, Genève et... les îles Ioniennes ? (1795-1801)

 La France que la phase jacobine de la Révolution a léguée au Directoire est un pays aussi affaibli que victorieux. Comment ce régime instable (1795-1799), l'un des plus injustement dédaigné, sous-estimé et méconnu de l'époque contemporaine, a-t-il réceptionné cet héritage diplomatique ?

Dagobert : patriarche mérovingien

Notre article commence, une fois n'est pas coutume, par un rêve. Évidemment, ce songe relève sans doute plus du mythe que de la réalité historique, mais une fois n'est pas coutume, laissons-nous embarquer en-dehors des chemins bien droits des faits historiques.

Séré de Rivières - Le (vrai) général Revanche

Dans le domaine de l'architecture militaire, Vauban est à la tête d'un monopole, ne souffrant aucune concurrence dans l'imaginaire collectif français. Pourtant, il faut rendre aux différents Césars de la fortification ce qui leur est dû. 

Les élections russes de 1996 : oligarques, manipulation et maladie

La fin justifie-t-elle les moyens ? Sans avoir la prétention de répondre à cette question, ces quelques lignes cherchent simplement à apporter une pierre méconnue à l'édifice.

[1/10] — L’expansion révolutionnaire et la doctrine des « frontières naturelles » de la France (1792-1795)

Notre série d’articles nous trouve, pour commencer, au début de la Révolution française, point de départ communément admis de l’époque contemporaine. L’hexagone français est déjà sereinement en place, plus ou moins le même que celui que nous connaissons aujourd’hui. Pourtant, sur le plan géographique, le quart de siècle commencé un jour d’automne près du moulin de Valmy (1792) et enterré dans la morne plaine de Waterloo (1815) aura été de loin la période la plus riche pour les évolutions des frontières françaises : de la conquête à la défaite, de la diastole révolutionnaire à la partition de l’Empire, d’annexions en restitutions, jamais la France métropolitaine – qui atteindra le maximum de son étendue entre 1812 et 1814 – ne passa par autant de soubresauts, avant de retrouver peu ou prou, et pour l'avenir, ses limites actuelles. 

Les frontières contemporaines de la France métropolitaine, 1789 – 1947 (Introduction)

Chacun d’entre nous, pour peu qu’il ait grandi en France, connaît la carte de notre pays. Chacun d’entre nous saurait reconnaître cette carte parmi d’autres. La France, c’est une forme. C’est cette image particulière que l’on arrive à projeter mentalement dans notre pensée à force de l’avoir vue et revue ; c’est « l’hexagone » dont, sans repères visuels, on saurait presque reproduire nous-mêmes le tracé.

Khmers rouges 2/2 : lorsque l'Homme s'oublie

Au début de l'année 1975, l'étau communiste se resserre inexorablement autour de la capitale cambodgienne. Les 2 millions d'habitants ne survivent alors que grâce à un pont aérien logistique, soutenu par les États-Unis. Face au nombre et à l’équipement des khmers – plus de 15 000 sont larguées sur la ville en un espace de deux mois – l'armée gouvernementale sombre dans une impuissance fatale.

Khmers rouges 1/2 : le terreau de la terreur

  « En neuf ans, le Cambodge n'a pas connu moins de quatre changements de régime, trois révolutions, trois guerres civiles et une guerre étrangère. Les cambodgiens sont passés de Sihanouk le neutraliste à Lon Nol l'ami des américains, puis à Pol Pot l'inventeur d'un radicalisme sanguinaire de gauche sans exemple dans l'Histoire du Monde. »  Introduction du journal de TF1 du 12 avril 1979.

Kychtym : de la poussière radioactive sous le tapis soviétique

S'il y a bien une catastrophe qui porte le sceau de l'incompétence autant que celle d'une gestion criminelle, c'est bien celle de Kychtym, ou Majak, pour les puristes. Cet accident nucléaire, le troisième pire de l'Histoire, a en effet pris le nom de la ville connue la plus proche du lieu de l'explosion, Kychtym. 

L'Homme de Tautavel ou les origines de la gastronomie française

L'Homme n'a jamais été aussi proche de poser le pied sur Mars. C'est du moins ce qu'affirme le messianique Elon Musk, du haut de son empire financier. Comme si la conquête lunaire, pourtant encore récente, ne suffisait plus à notre ambition. Que dire alors de la conquête de la Terre elle-même ? Je n'aurai pas l'ambition de répondre à cette question. Restons donc humblement chauvins et contentons-nous de nous interroger sur l'identité du premier Français, ou du moins du premier Homme, à avoir fouler ce qui deviendra, à travers les âges, la terre de France.

Louis XI : méconnu machiavélien

Un nez crochu trônant au centre d’un visage cireux, une silhouette voûtée et tordue sur elle-même, d’où jaillit un regard perçant, empreint de malignité. Tel apparaît Louis XI (1461-1483), roi de France, scrutant d’un œil impitoyable une minuscule cage de fer où dépérit un cardinal, justement châtié pour avoir osé s’opposer à la royale volonté.  Avec les grandes figures de l’Histoire, l’imagerie populaire est parfois tendre, parfois dure mais jamais juste.  Louis XI a fait les frais d’une Histoire écrite par ses ennemis, les impitoyables chroniqueurs bourguignons. Qui est le pire : le dessinateur ou le dessiné ?

Le savant et le politique (1919)

Dans  Le Savant et le Politique , Max Weber dissèque les rôles du savant, qui doit rester un parangon de neutralité, et du politique, qui, lui, gère l'État avec une bonne dose de violence légitime. Entre science désenchantée et politique de pouvoir, Weber nous rappelle que si le savant ne doit pas se laisser emporter par ses passions, le politique, lui, devra gérer son ego et la vanité sans se laisser écraser – une mission bien plus compliquée qu’elle n’y paraît !

Staline et Tito : meilleurs ennemis

Tout en s’affranchissant de l’emprise soviétique, Tito a su maintenir l’unité fragile de la Yougoslavie en conciliant des peuples aux identités disparates sous la bannière de son socialisme autogestionnaire. Mais une fois le maréchal disparu, l’édifice qu’il avait patiemment construit s’est effondré, prouvant qu’en politique, certains miracles ne tiennent qu’à la poigne d’un seul homme.

Liberté ou manipulation, qui règne aujourd’hui ? L’exemple de la pensée de Bernays

Edouard Bernays, figure emblématique de la propagande moderne, développe dans Propaganda (1928) l’idée que la démocratie repose non sur la souveraineté du peuple, mais sur l’art subtil de l’influence exercée par une élite éclairée. En exploitant les ressorts psychologiques des foules et en façonnant habilement leurs désirs, il démontre que la domination la plus efficace n’est pas celle qui s’impose par la force, mais celle qui s’insinue dans les esprits sous les atours de la liberté. En d'autres termes : le pouvoir véritable est celui qui se dissimule, qui s’ancre dans les esprits au point que chacun en épouse les règles, les croyant siennes. Edouard Bernays (1891-1995), publicitaire et conseiller en relations publiques américain, est considéré comme le père de la propagande politique et industrielle moderne. Une paternité qui lui vaudra l'humble et cynique surnom de « Machiavel du XXe siècle ». C'est dans son livre publié en 1928 Propaganda qu'il expose tout so...